Symboliques

vendredi 7 septembre 2007

L'expression symbolique en publicité

La recherche de l'expression symbolique en publicité

En publicité, des artistes comme Raymond Savignac, Bernard Villemot, René Gruau et Marcel Jacno ont travaillé à la recherche d'une expression symbolique plutôt qu'à la représentation fidèle de l'objet.

Raymond Savignac

Le plus célèbre, Raymond Savignac naît à Paris en 1907. À 15 ans, il décide d'arrêter ses études pour devenir dessinateur. Il débute à la Compagnie des transports parisiens comme dessinateur-calqueur, puis travaille chez Robert Lortac, réalisateur de dessins animés publicitaires.

Grand admirateur de Chaplin, il revendique son influence : « C'est le goût du gag qui m'a amené à décomposer l'art de Chaplin. Après, il ne m'a plus quitté. Mon but a été de mettre du cinéma dans mes affiches. »

La vache Monsavon

Monsavon au Lait - Raymond Savignac - 1949

En 1935, Savignac rencontre son futur maître, Cassandre, qui lui commande une affiche et l'engage. « Enfin j'ai pu voir une affiche de moi sur les murs. Deux fabricants de roquefort avaient demandé en même temps une affiche à Cassandre. II m'en a cédé une. Celle du roquefort Maria Grimai éditée par Alliance graphique.» Leur collaboration s'arrête en 1938 quand Cassandre part pour les États-Unis. Grâce au publicitaire Robert Guérin, il entre au Consortium fondé et dirigé par Eugène Schuller en 1946 avant de rencontrer, deux ans plus tard, Villemot qui est déjà un affichiste réputé. Il l'invite à travailler dans son atelier. Leur exposition commune, et surtout l'affiche Monsavon, marquent le début de sa carrière. Il le dit lui-même : «Je suis né à l'âge de quarante et un ans, des pis de la vache Monsavon. »

Air Wick

Air Wick - Raymond Savignac - 1951


L'affiche, scandale visuel


À partir des années 1950, les commandes se multiplient et la notoriété de Savignac s'accroît. Ses affiches pour les pâtes Floréa, Cinzano, Air Wick, les cigarettes Gitanes, etc. illustrent sa définition : « L'affiche est un scandale visuel.»

En 1964, son affiche pour Aspro obtient le grand prix Martini. Il réalise l'affiche du Festival du cirque de Monaco réutilisée chaque année. Il crée en 1969 les costumes et décors pour L'Avare à la Comédie-Française. Ses affiches pour la Bibliothèque nationale, le Secours populaire français, Bic («des rasages frais du jour»), illustrent la diversité de ses créations dont il donne les trois vertus théologales : « La surprise qui renverse. L'émotion qui pénètre. Le style qui mémorise.»

En 1978, il dessine l'affiche générique du musée de l'Affiche à Paris. Il conçoit la campagne de prévention pour la Gendarmerie nationale en 1995 : « Le Gendarme protège », « Le Gendarme sévit», où l'on retrouve ses gags visuels si caractéristiques. Il se définit lui-même comme un «pessimiste joyeux». Son affiche pour le Mondial de foot de 1996, résume sa conception de l'affiche «populaire et aristocratique ». Il meurt en 2002 à Trouville où il s'était installé au début des années 1980.

Michelin

Michelin - Raymond Savignac - 1966

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Fabrice Retailleau Concepteur Redacteur PUB WEB MD @ 15:44  

mercredi 29 août 2007

Le Symbolisme du Logo RATP


Les différents sens cachés du logo de la RATP


Logo RATP


Le lancement d'un nouveau logo a toujours un « je-ne-sais-quoi » de frivole, de vaporeux et d'insignifiant qui fait inévitablement penser à un défilé de mode. Celui de la RATP, présenté à la presse le 31 décembre 1991, n'avait pas échappé à la règle. PDG de la RATP depuis le mois de mars 1989, l'ancien préfet de Seine-et-Marne, Christian Blanc, déclinait en ces termes choisis et poétiques les vertus symboliques du nouveau dessin qui ornera peu à peu autobus, rames de métro, RER, tramways et billets. « Le cercle vert jade exprime la région Ile-de-France. Il est ouvert, car nous avons une activité internationale très importante. La ligne bleue représente la Seine, mais aussi un visage généreux qui regarde vers l'avenir »

Lyrique, l'ancien négociateur des accords de Matignon sur la Nouvelle-Calédonie ? Plutôt sobre en fait. Avec le cercle et la roue, « ces formes parfaites, équilibrées et généreuses », se trouvent traduites « la capacité et la volonté d'écoute de notre entreprise de transports ». Ou encore, le bleu « comme la profondeur du ciel » ou le vert « évoquant l'eau symbolisent la fluidité ». A méditer durant les heures de pointe, à moins que vous ne désiriez projeter « le sens sémiologique du profil humain traduit par les méandres de la Seine » dans la volonté de la RATP de « privilégier sa dimension humaine »...

Analyse du logo de la RATP
  • L'image est basée sur un cercle qui a donc pour effet de concentrer le regard en son centre. Il n'y a, dans un cercle, qu'un seul point fort, et des lignes de forces, qui sont les innombrables diamètres. Imaginons l'image inscrite dans un carré.
  • Les diagonales de ce quadrilatère ont les mêmes significations que celles décrites plus haut.
  • Dans le cas du logo de la RATP, la courbe de la Seine est descendante. L'effet devrait donc être négatif.
  • Mais la boucle du fleuve, qui devient le nez d'une femme schématisée par le dessin, force notre regard vers le haut droit de l'image. D'où une impression de dynamisme voulue par les concepteurs, pour montrer l'élan de la société de transport. C'est une simple ligne fictive du regard figuré par le dessin qui l'emporte sur toute autre construction. Cette ligne est effectivement positive.

Analyse Logo RATP

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Fabrice Retailleau Concepteur Redacteur PUB WEB MD @ 16:51  

samedi 14 juillet 2007

Sachez décrypter les couleurs du temps

Les couleurs ont une histoire, correspondent à des codes sociaux et se permettent des retournements de sensu « Le Dictionnaire des couleurs de notre temps » en donne les clefs !

L'ARGENT n'a pas d'odeur, mais a-t-il une couleur ? Oui, et même plusieurs, affirme Michel Pastoureau, dans l'inattendu Dic­tionnaire des couleurs de notre temps. Longtemps confondu avec le métal, l'argent était associé à l'argenté et au doré. Aujourd'hui, il l'est au vert, la couleur du dollar.

Mais pourquoi le vert ?

Parce qu'il est, depuis le Moyen Age, couleur de la fortune, la déesse des caprices du destin, de la chance ou de la malchance. Par extension, le vert devient, à la Renaissance, le symbole des joueurs : les tapis de jeu, l'argent qu'on y gagne puis, par assimilation, la banque et la finance (parler de « Banque verte » serait-il un pléonasme ?).

Avec la monnaie électronique, l'argent va-t-il perdre sa couleur ? C'est peu probable, car l'électro­nique est également associée au vert, symbole de rapidité, de flui­dité et de mutation. Mais, là en­core, pourquoi ? Parce qu'elle est, chimiquement et symboliquement, la plus instable des couleurs.

Les goûts et les couleurs ne se discuteraient pas. Michel Pastou­reau s'est heureusement affranchi de cette maxime. Avec ce Dictionnaire des couleurs de notre temps, il nous offre une centaine d'entrées sur les couleurs, leur si­gnification, leur histoire et leurs usages : du jaune au feutre, du noir au délavé, du caméléon au drapeau français, du Code de la route à la moutarde...

Sa lecture invite aux digressions ludiques. Pourquoi, par exemple, le titre de certains magazines est-il bleu ? Ecartons d'emblée les hypothèses les plus farfelues : référence à la vierge (depuis le XIIème siècle), à la paix (ONU, Unesco...), au froid (l'actualité est « chaude «), à l'eau, au romantisme et à la mé­lancolie (le blues, le jeune Werther et Novalis). Le bleu est simplement la couleur préférée de plus de la moitié de la population occi­dentale, devant le vert (20 %) et le rouge (10 %).

Ce dictionnaire était risqué, nous prévient l'auteur, car « il faut étudier les mutations, les dispari­tions qui affectent tous les do­maines de la couleur historiquement observables : le lexique, la charrie des pigments, la teinture des étoffes, les codes sociaux, les moralisations des hommes d'Eglise, les spéculations des hommes de science, les préoccu­pations des hommes de l'art N. Mais Michel Pastoureau s'acquitte avec brio de cette tâche, en nous offrant des analyses concises et pleines d'esprit, qui procurent le même bonheur que jadis les My­thologies de Roland Barthes.

A lire également pour décoder les couleurs de la mode : au Salon Première vision, qui vient de s'achever à Paris, ont été dévoilées les couleurs de l'hiver 1993-1994. Les bleus (encore), l'anthracite, les camaïeux de verts, de roses violacés et de rouges se­ront en vedette. Bon à savoir.

Toutes les réponses à vos questions

  • Quelles sont aujourd'hui nos couleurs préférées ? Celles que nous n'aimons pas ? Celles qui nous rendent mala­des ? Celles qui nous apaisent ?
  • Comment la couleur peut-elle être thérapeutique ? polluante ? vulgaire ?
  • Une robe jaune est-elle vraiment jaune ?
  • Marron est-il toujours synonyme de brun ?
  • L'adjectif orange prend-il un s au pluriel ?
  • Les bonbons à la menthe verts sont-ils plus doux que les blancs ? Pourquoi le code de la route fait-il un usage immodéré du rouge ?
  • Depuis quand le bleu marine est-il la couleur vestimentaire la plus portée ?
  • Comment le vert des pharmacies est-il devenu celui des bennes à ordures ?
  • Qu'est-ce qu'une couleur baie, amarante, isabelle, gorge-de-pigeon, caca-dauphin ?
En tentant de répondre à ces questions (et à beaucoup d'autres), ce dictionnaire, à la fois savant et débridé, met en valeur la place immense occupée par la couleur dans nos sociétés contemporaines. Il souligne en outre combien celle-ci est un phénomène culturel, étroitement culturel, rebelle à toute généralisation, sinon à tout discours.

Spécialiste des emblèmes, des couleurs et des codes sociaux, Michel Pastoureau est directeur d'études à l'École prati­que des hautes études (Sorbonne, IVe section), où il est titulaire de la chaire d'histoire de la symbolique occidentale.

Ressources pertinentes :

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Fabrice Retailleau Concepteur Redacteur PUB WEB MD @ 14:36  

lundi 18 juin 2007

L'alchimie d'une identité visuelle

Toute identité visuelle est composée de quatre éléments :

- un nom. Le logo se coule dans le nom de l'entreprise. Celui-ci peut être utilisé entièrement(Crédit Lyonnais, Air France, Le Monde) ou se réduire à des initiales (CIC, IBM, TAT, NRJ)

- un symbole. Emblème graphique qui permet de distinguer l'entreprise, ses activités, ses produits, et de provoquer immédiatement la reconnaissance par le public. Le symbole peut être abstrait (le losange de Renault) ou figuratif (l'arbre de Bull, le cheval Pégase de Mobil, la pomme d'Apple, le trépan d'Elf Aquitaine)

- un système de couleurs. Combinaison de couleurs censée représenter l'entreprise (le « K » rouge et jaune de Kodak, le bleu de Gauloises, l'association du rouge et du blanc de Coca-Cola)

Coca Cola


- un code graphique. Chaque logo a sa manière d'utiliser la typographie et l'espace (le graphisme penché du constructeur automobile Ford, l'épaisseur de la signature Elf). Le code graphique est bien souvent le reflet de l'époque de création du logo : ainsi le modernisme froid des années 70 contraste avec la patte plus chaleureuse des années 1980 et avec la sobriété étudiée des années 1990.

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Fabrice Retailleau Concepteur Redacteur PUB WEB MD @ 16:15